jeudi 6 mars 2008

~ une petite info santé!!!~

L’actualité Santé du 06/03/08 9h20



Pratis News (L’UNIVERS 100% MEDECIN + AFT)



Hormone de croissance: à la recherche du pourquoi de "l'exception française" Le tribunal correctionnel de Paris a cherché à comprendre mercredi pourquoi aucun cas de maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ) ne s'était déclaré à ce jour chez les patients traités à l'hormone de croissance fabriquée par les laboratoires pharmaceutiques internationaux, alors que 110 jeunes sont morts en France.

Dans le monde, la France représente plus de la moitié des cas de MCJ liés à l'hormone de croissance et, pour l'accusation, cette "exception française" résulte de "négligences" à répétition.

Tout d'abord les hypophyses - glandes crâniennes d'où était extraite l'hormone - étaient prélevées sur des cadavres sans tri excluant les maladies à risque, puis leur collecte était effectuée sans traçabilité avant que le laboratoire Uria de l'institut Pasteur ne procède à l'extraction, sans procédure visant à inactiver le prion.

Pour les enquêteurs, ces "multiples fautes" auraient pu être évitées si France Hypophyse, l'association para-publique ayant le monopole du traitement, avait soumis l'hormone de croissance, comme tout médicament, à une autorisation de mise sur le marché (AMM), qui obéit à des règles strictes.

La preuve ? ni le laboratoire suédois Kabi, ni le danois Nordisk, ni le suisse Serono, les trois fabricants d'hormones de croissance dans les années 80, ne font face à la moindre plainte.

En 1975, la question d'une AMM s'était pourtant posée, avant d'être rejetée. "C'était un dossier lourd à constituer. Nous étions dans la pénurie d'hypophyses la plus complète et l'idée d'en consacrer une partie importante à une procédure administrative plutôt qu'à des soins nous a paru inopportune", expliquait lors d'une précédente audience Jean-Claude Job, ex-président de France Hypophyse.

D'ailleurs, assurait il y a huit jours Fernand Dray, ancien directeur d'Uria, "Serono et Kabi mélangeaient tout. Leurs hypophyses venaient de plus de 100 pays et il n'y avait aucune traçabilité".

Les responsables de ces laboratoires n'ont pourtant pas donné cette impression mercredi.

"Chaque hypophyse avait un conditionnement individuel, dans une capsule avec un numéro, puis le récipient qui la contenait portait un bordereau," explique Marie-Gabrielle Laborde, de Pfizer, aujourd'hui propriétaire de Kabi.

Pour les prélèvements, "les procédures mentionnaient bien précisément les cas d'exclusion comme les hépatites, les maladies neurologiques ou les toxicomanies", ajoute-t-elle.

Stéphane Calmar, de Nordisk devenu Novo-Nordisk, insiste sur les protocoles de traçabilité, y compris "sur qui a fait quoi" au laboratoire.

Chez Serono, racheté par Merck, "le conditionnement était toujours individuel" avec une liste de maladies exclues, confirme François Maillard.

Pour inactiver tout virus, le matériel était passé quatre heures au four à 200 degrés, le reste stérilisé à l'autoclave ou au désinfectant industriel, ajoute-t-il.

Ce sont des conseils qu'avait aussi donné dès 1980 en France le virologue Luc Montagnier. Pourtant, la semaine dernière, un des employés d'Uria, Michel Keller, avait assuré qu'une "bonne partie du matériel n'aurait pas résisté à un tel traitement".

Pour Fernand Dray, les pratiques françaises ne sont pas en cause. Si les laboratoires étrangers n'ont pas eu de cas, pense-t-il, c'est parce que la contamination de la MCJ est due à l'injection "répétée" de doses infectées.

"Or, dit-il, l'industrie pharmaceutique a une diffusion très large" et à grande échelle, qui diminuait ce risque.

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