jeudi 6 mars 2008

~ une petite info santé!!!~

L’actualité Santé du 06/03/08 7h11


Pratis News (L’UNIVERS 100% MEDECIN + AFT)


PCB: face aux risques sanitaires, des médecins lancent une étude indépendante .

Une association de médecins a lancé mardi sa propre enquête sanitaire pour déterminer le degré d'imprégnation aux PCB des riverains du Rhône, critiquant la lenteur des pouvoirs publics à réagir face aux risques provoqués par la pollution du fleuve.

"Il y a urgence. Il faut agir", réclame Pierre Souvet, cardiologue et président de l'Association santé-environnement Provence (Asep), à l'initiative de l'étude avec le WWF France qui finance l'opération.

Pour l'Asep qui regroupe quelque 300 médecins indépendant des Bouches-du-Rhône et du Vaucluse, l'Etat aurait dû lancer une enquête sanitaire dès l'interdiction, en août 2007, de la consommation des poissons du Rhône du fait de leur contaminations aux PCB (polychlorobiphényles), plus connues sous le nom de pyralènes et accusées de provoquer des cancers, des retards de croissance, des problèmes neurologiques...

Lors de la réunion interministérielle sur le sujet en février, un durée de deux à trois ans a été avancée pour cette enquête sans date précise de lancement, dénonce Guillaume Llorca, responsable investigations au WWF France. L'organisation a lancé mardi un site internet baptisé "www.stopauxpcb.com".

Pour la Secrétaire d'Etat à l'Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet, interrogée sur RTL, la campagne du WWF "est intéressante et complémentaire, mais c'est une approche de crise. On aura ainsi des chiffres sur les riverains directement exposés aux PCB, mais pas de référence sur l'ensemble de la population française".

Les résultats de l'étude lancée par l'Asep, à Port-Saint-Louis-du-Rhône (8.000 habitants) sur l'embouchure du fleuve, devraient être connus d'ici un mois. Elle consiste à prélever le sang d'un échantillon de soixante de personnes, pour y détecter des traces de PCB.

Elles sont classées en trois catégories: 30 habitants de la ville ayant mangé régulièrement des poissons du Rhône, 20 habitants peu consommateurs et 10 non résidents.

Jean-Paul Giannetti, instituteur pendant 33 ans à Port-Saint-Louis, qui s'est prêté au jeu, fait parti du premier lot. "J'ai un cabanon au bord du Rhône. Du poisson, j'en ai consommé régulièrement surtout l'été", explique-t-il, s'inquiétant de la multiplication des cancers dans son entourage, notamment parmi ses anciens élèves.

Patrice Halimi, chirurgien pédiatre et secrétaire général de l'Asep, juge "légitime de se demander si on a été contaminé, à quelle hauteur et si c'est préjudiciable". "Avec cet échantillon, j'aurai une piste", poursuit-il.

L'Asep, créée il y a un an et demi et soutenue par le Collectif citoyen santé environnement, qui lutte depuis cinq ans contre le projet d'incinérateur d'ordures à Fos-dur-Mer, une zone industrielle déjà largement polluée, a décidé d'élargir son intérêt à tous les types de pollution.

"On s'inquiète de la qualité de l'air, des ondes électromagnétiques des pesticides... face au constat de la flambée de certaines pathologies", souligne M. Souvet, citant "la multiplication par deux des cancers en 25 ans, la montée des allergies, de la stérilité et des maladies respiratoires".

"La santé environnementale est au point mort en France. Elle doit se développer", réclame-t-il. M. Halimi demande "un changement du mode de gouvernance: "Il faut se poser la question (de l'influence sur la santé, ndlr) avant plutôt qu'après".

Quant aux PCB, "nous espérons que les résultats seront négatifs. Mais dans le cas contraire, nous espérons que l'administration prendra le problème à bras le corps", dit M. Souvet.

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