jeudi 20 septembre 2007

~ une petite info santé!!!~

L’actualité Santé du 20/09/07 17H30



Pratis News (L’UNIVERS 100% MEDECIN + AFT)



Les maladies professionnelles sont "largement sous-évaluées" en France, comme le montre, avant même le cas de l'amiante, l'exemple de la silicose, selon une étude de l'Ined publiée jeudi.

"Les maladies professionnelles sont des maladies négociées. Depuis les années 1920, leur définition fait l'objet d'une controverse permanente entre patronat et syndicats (...) Les rapports officiels admettent que le système ainsi construit sous-évalue largement leur incidence", estime l'étude de l'Institut national d'études démographiques.

La sous-évaluation passe d'abord par une "sous-déclaration": "Le médecin du travail étant rétribué par l'employeur, les salariés hésitent à lui déclarer des affections qui, via la délivrance d'un certificat d'inaptitude, pourraient justifier leur licenciement".

Il peut aussi s'agir d'"un arrangement direct": "le salarié ne déclare pas sa maladie comme professionnelle, et elle est alors prise en charge au titre de la branche maladie de la Sécurité sociale, épargnant à l'employeur de voir augmenter sa cotisation à la branche accidents du travail et maladies professionnelles. En compensation, ce dernier accorde au salarié des avantages divers".

A la "sous-déclaration" s'ajoute la "sous-reconnaissance" qui "varierait de un à douze selon les caisses régionales d'assurance maladie dans le cas du mésothéliome et des cancers de la plèvre, maladies liées à l'amiante. Presque 70% de l'ensemble des maladies professionnelles seraient ainsi +invisibles+", estime l'étude.

La silicose, une affection pulmonaire incurable qui concerne les mineurs, mais aussi les personnes travaillant dans les carrières, la fonderie, la verrerie, le bâtiment ou les travaux publics, "offrent une illustration extrême de ces problèmes".

Ainsi, le total cumulé de 34.000 mineurs ou anciens mineurs morts officiellement de la silicose entre 1946 et 1987 ne serait "qu'un plancher".

Ce chiffre exclut notamment les personnes n'ayant pas atteint un taux d'invalidité d'au moins 50% ou celles dont les familles n'ont pas demandé que le décès soit attribué à la silicose en vue d'obtenir une réversion de rente, une "démarche très incertaine" (le taux de refus est passé de 30% dans les années 1950 à près de deux tiers en 1991).

Il exclut aussi les personnes ayant changé de profession au fur et à mesure de la fermeture des puits, ainsi que nombre d'immigrés, comme les Polonais revenus dans leur pays dans les années 30, souligne encore l'étude, pour laquelle un "chiffre de 40.000 morts constitue une estimation basse, voire très basse, du nombre de victimes de la silicose dans les mines françaises de 1946 à 1987.

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