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L’actualité Santé du 25/09/07 10H20

Pratis News (L’UNIVERS 100% MEDECIN + AFT)

Fièvre Ebola en RDC: sensibilisation accrue, un labo en cours de montage à Luebo .

Un laboratoire était lundi en cours d'installation à Luebo, au Kasaï occidental, une région du centre de la République démocratique du Congo (RDC) frappée par la fièvre hémorragique Ebola, a-t-on appris auprès de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

"Un labo est en train d'être installé à Luebo. Il est probable qu'on commence les analyses dès demain (mardi)", a déclaré à l'AFP Cristiana Salvi, attachée de presse à l'OMS en RDC, jointe par téléphone à Luebo, à environ 125 km au nord-ouest de la capitale provinciale Kananga.

"Un autre labo va être installé à Mweka (à environ 150 km au nord-ouest de Kananga), mais nous avons eu des difficultés d'acheminement des matériels à cause du mauvais état des routes", a-t-elle ajouté, précisant que ce second laboratoire serait sans doute opérationnel mercredi.

Ces deux laboratoires, installés respectivement par des spécialistes du Center for Disease Control (CDC) d'Atlanta (Etats-Unis) et de l'Agence nationale de santé publique du Canada, vont permettre d'obtenir dans les 2 à 6 heures un diagnostic précis des pathologies et donner pour la première fois une idée de l'ampleur de l'épidémie d'Ebola.

L'OMS a confirmé la présence de neuf cas d'Ebola, cinq cas de typhoïde et un cas de dysenterie bacillaire shigellose au Kasaï occidental.

Les premiers symptômes des épidémies (fortes fièvres, diarrhées sanglantes, hémorragies) ont été identifiés fin avril dans la région enclavée de Kampungu - épicentre des épidémies sur l'axe Kananga-Luebo-Mweka.

A Kampungu, où Médecins sans frontières (MSF) a établi depuis début septembre un centre d'isolement des cas les plus sévères, trois patients sont décédés au cours du week-end et deux nouveau ont été admis, a-t-on appris auprès de l'ONG.

Ces derniers décès portent à 177 le nombre de décès sur près de 400 cas signalés de malades présentant des symptômes de différentes maladies, dont Ebola, la shigellose, la typhoïde, du paludisme aigu ou des gastro-entérites, en près de cinq mois.

L'OMS a constaté une diminution des nouveaux cas suspects ces derniers jours, mais appelle à la prudence, car il pourrait s'agir d'une rémission pendant une période d'incubation (15 à 21 jours pour Ebola).

Pour être certain d'endiguer la maladie, il faudrait pouvoir recenser et traiter tous les cas de contact qu'ont eu les malades. Pour cela, la sensibilisation des populations s'est intensifiée.

MSF prévoit d'installer une autre unité d'isolement à Luebo et poursuit la "recherche active de cas", "le suivi des contacts" et les "formations dans les centres/postes de santé et dans les communautés".

Par ailleurs, le comité de communication au sein de la commission provinciale de lutte contre les épidémies à Kananga a multiplié les rencontres avec les habitants, publié des dépliants et fait diffuser des messages sur les radios locales.

"Des messages qui rappellent les consignes d'hygiène, décrivent les symptômes et invitent à la signalisation de tout cas suspect pour sa prise en charge, sont diffusés six fois par jour sur huit radios locales, en français et en tshiluba (langue parlée au Kasaï)", a expliqué à l'AFP Jean-Carret Manshimba, président du comité de communication, joint à Kananga.

"Nous allons aussi adresser des messages en lingala (langue de l'ouest du pays et langue officielle au sein de l'armée) à destination des militaires en poste dans la province", a-t-il ajouté.

Son comité cible tous les lieux de rassemblement (marchés, campus, écoles) et sensibilise les responsables d'administrations et des communautés religieuses.

Très contagieuse, la fièvre hémorragique Ebola a déjà frappé l'ex-Zaïre à deux reprises, en 1976 et en 1995.