vendredi 14 septembre 2007

~ une petite info santé!!! ~

L’actualité Santé du 14/09/07 08H10


Pratis News (L’UNIVERS 100% MEDECIN + AFT)


Suicides et souffrance au travail: la CGT dresse un état des lieux La CGT a dressé jeudi un "état des lieux" de la souffrance au travail après la vague de suicides dans l'industrie automobile, afin d'élaborer des réponses et stratégies face au phénomène, lors d'une réunion à l'Union départementale du Haut-Rhin à Mulhouse.

Moins de convivialité dans l'entreprise, des salariés individualisés et culpabilisés: autant d'explications, selon la CGT, à la récente vague de suicides dans l'industrie automobile.

Cette réunion à Mulhouse, où cinq salariés de PSA se sont donné la mort depuis le début de l'année, a rassemblé des délégués syndicaux d'Alsace, de Haute-Saône, des Vosges, ainsi que du Technocentre Renault de Guyancourt (Yvelines) où trois salariés se sont suicidés il y a quelques mois.

"Nous voulons comprendre pour mieux combattre" le phénomène, explique Vincent Duse, responsable CGT à PSA-Mulhouse.

Christian Streiff, PDG de PSA Peugeot Citroën, s'était insurgé fin juillet contre "l'amalgame" fait par ceux qui établissent un lien entre la série de suicides intervenue dans les usines du groupe et les conditions de travail.

Même si des raisons d'ordre privé ont pu motiver certains passages à l'acte, choisir de "se donner la mort sur son lieu de travail (comme l'ont fait deux des cinq salariés mulhousiens) est un message", rétorque Bruno Lemerle, délégué CGT chez PSA à Sochaux.

Pour Vincent Duse, "la souffrance au travail a pris une nouvelle dimension avec l'introduction des méthodes japonaises" dans l'entreprise. Chaque minute de travail, chaque geste est rationalisé, les déplacements réduits au minimum avec pour seul objectif de "produire plus". Et ceux qui dépassent les 2,5% d'absentéisme "reçoivent des lettres de la direction".

La GGT estime qu'il faut aller "au-delà" de la mise en place de cellules d'écoute psychologique ou de numéros verts, comme ceux instaurés en juillet chez PSA. Il faut "aussi s'attaquer aux causes" de la souffrance des salariés, selon Bruno Lemerle.

"Les moments de convivialité ont tendance à disparaître, le travail est individualisé, et la pression en termes d'objectifs fait que celui qui n'y arrive plus culpabilise", analyse-t-il.

A Sochaux, la CGT a demandé à la direction de faire établir un diagnostic et des préconisations par le laboratoire de Psychologie du travail du Conservatoire national des Arts et Métiers. "Mais la direction n'a pas l'air enchantée", relève Bruno Lemerle.

Selon Vincent Neveu, du Technocentre Renault, "le lien social a été cassé" dans l'entreprise. "On travaille à côté d'inconnus".

Chez Renault, la CGT juge peu convaincantes les mesures prises par la direction après la vague de suicides, dont l'un a même été reconnu comme un accident du travail.

Des animations ont été lancées pour tenter de ressouder les équipes du constructeur automobile, tandis qu'un plan de soutien prévoyant une centaine d'embauches a été lancé en mars.

Mais la direction "entretient un climat volontairement sombre" en brandissant la menace de délocalisations et en évoquant la concurrence mondiale "pour que les salariés se mettent eux-mêmes la pression", dénonce Vincent Neveu. En tout état de cause, aujourd'hui, "le suicide au travail n'est plus un sujet tabou", se félicite-t-il.

La CGT entend désormais élaborer ses réponses, pas uniquement à destination du secteur automobile, car le problème est plus général, selon la secrétaire générale départementale Eliane Lodwitz.

Dans le commerce par exemple, les salariés sont "soumis à des pressions tout aussi importantes, alors qu'ils sont souvent bien moins protégés que dans les bastions syndicaux" des grands groupes.

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