vendredi 1 août 2008

~ une petite info santé!!!~

L’actualité Santé du 01 /08/ 08


Pratis News (L’UNIVERS 100% MEDECIN + AFT)


Conspuée ou encensée, la médecine du travail sur la voie de réforme

La récente mise en examen d'un médecin du travail dans une enquête sur des salariés victimes de l'amiante, illustre la nécessité de réformer la médecine du travail, une spécificité française créée en 1946, qui peine à relever les nouveaux défis de santé en entreprise.

Basée sur un mode de financement et de gestion reposant sur les employeurs (alors que les modèles étrangers sont basés sur des fonds publics), la médecine du travail française, à caractère uniquement préventif, est défendue en tant que conquête sociale mais régulièrement accusée d'être inféodée aux employeurs.

Le drame de l'amiante a particulièrement illustré les dysfonctionnements. Ainsi, un ancien médecin du travail du Port de Dunkerque a été mis en examen le 22 juillet à Paris pour "homicide involontaire", dans une enquête portant sur la mort de 16 dockers, la justice lui reprochant une insuffisance d'action.

En octobre 2007, un médecin des usines Ferodo-Valeo de Condé-sur-Noireau (Calvados) a été mis en examen pour des faits similaires.

En novembre 2007, le patronat a été accusé dans des enquêtes de presse de siphonner les caisses de la médecine du travail, suscitant un démenti du Medef dont des antennes territoriales étaient mises en cause.

Dans un contexte où fleurissent de nouveaux "risques" de santé lié à l'intensification du travail, comme les troubles musculo-squelettiques et les "risques psycho-sociaux" (stress, dépression..), un rapport du Conseil économique et social (CES) a souligné en février la situation "critique" de cette médecine.

Après une conférence syndicats-patronat-gouvernement fin juin, le ministre du Travail Xavier Bertrand a envoyé mardi aux partenaires sociaux un document d'orientation fixant des "pistes de réforme". Ils doivent préciser avant le 15 septembre s'ils souhaitent en débattre dans le cadre d'une négociation interprofessionnelle, qui devra "s'achever avant la fin 2008".

Les Services de santé au travail doivent "être de véritables services de prévention", écrit le ministre, reprenant le constat du CES, qui juge que les visites d'aptitude médicale au travail occupent une trop large part de l'activité des médecins, au détriment d'un travail de terrain.

M. Bertrand propose donc la suppression du régime de l'aptitude à l'exception notamment des visites médicales d'embauche.

L'indépendance du médecin du travail, payé par l'employeur, fait débat, certains salariés étant réticents à se confier à lui.

Pour le syndicat des professionnels de la santé au travail (SNPST), il y a parfois "de la lâcheté" de la part de médecins, mais l'organisation de la santé au travail "ne nous permet pas de remplir correctement nos missions, car elle est gérée par les patrons, qui ne sont pas les mieux placés pour pousser les médecins à agir".

"Les médecins sont payés par l'employeur, mais leur mission ne dépend par de lui, elle est fixée par la loi", fait valoir François Desriaux, de l'association de défense des victimes de l'amiante.

Pour la CFE-CGC, "l'Etat, via les directeurs régionaux du travail qui renouvellent l'agrément tous les cinq ans, a aussi sa part de responsabilité".

Le ministre du Travail propose notamment d'engager un changement du mode de financement du système.

Les partenaires sociaux devront aussi trouver une solution pour le suivi médical, aujourd'hui "insatisfaisant", des saisonniers, travailleurs à domicile et salariés des entreprises de sous-traitance ou intérimaires.

Enfin, la médecine du travail doit faire face à une crise démographique. D'ici cinq ans, 1.700 médecins sur les 6.500 actuels, partiront à la retraite.

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