mardi 6 mai 2008

~ une petite info santé!!!~

L’actualité Santé du 06/05/ 08


Pratis News (L’UNIVERS 100% MEDECIN + AFT)


Stress des salariés: l'organisation du travail au centre du débat.


Patronat et syndicats sont entrés lundi dans le coeur du sujet de la négociation sur le stress des salariés, avec la revendication unanime des syndicats de voir reconnu l'impact de l'organisation du travail.

Cette négociation, entamée le 7 avril, a notamment pour but de transcrire en droit français un accord cadre européen de 2004, mais les syndicats souhaitent "aller plus loin" que l'accord européen, comme les y a invités le ministre du Travail Xavier Bertrand.

Lors de la deuxième séance de discussion lundi - la troisième est prévue le 4 juin -, les syndicats ont présenté une série d'amendements au texte européen, demandant notamment que l'organisation du travail soit reconnu comme facteur de stress pour les salariés.

Cette prise de position unanime est généralement réfutée par les employeurs, souvent plus enclins à trouver des causes "individuelles" au stress. Le Medef ne s'est toutefois pas exprimé à la sortie de la réunion, mais les syndicats craignent une "déclinaison a minima" de l'accord européen.

Les partenaires sociaux ont commencé à transcrire certains points de l'accord, mais s'opposent notamment sur la définition du stress, qui évoquerait une responsabilité des entreprises, ont expliqué les syndicats à la sortie.

Pour Joseph Thouvenel (CFTC), "c'est le point central" de la négociation.

"C'est le noeud du problème", renchérit Danièle Karniewicz (CFE-CGC), qui "sent que les employeurs veulent de leur côté faire moins que l'accord européen", et regrette "le manque d'implication du patronat".

"Ils veulent faire un bébé, mais en mettant des préservatifs partout", a-t-elle regretté.

"Il est clair qu'on va percuter sur les méthodes managériales et l'organisation du travail", affirme Jean-Marc Bilquez (FO), qui a souligné, à l'instar des autres syndicats, une impression de mésentente entre les organisations patronales (Medef, UPA et CGPME) sur le sujet.

Parmi les facteurs de stress, la CGT évoque "l'individualisation et la rémunération au mérite par le biais des entretiens d'évaluation", "l'organisation du travail en horaire décalé", "la polyvalence subie", et des facteurs plus sociaux comme "l'incertitude sur l'avenir", ou "les projets de rachats, fusions, restructuration".

La CFE-CGC met aussi en avant la nécessité d'une "incitation financière" à agir pour les entreprises, qui se traduirait par la reconnaissance du stress comme maladie professionnelle, et la mise en place d'une cotisation fondée sur un dispositif de bonus-malus.

Elle insiste aussi sur "la place prépondérante" du médecin du travail.

La CFDT insiste de son côté sur l'aspect "collectif" du stress au travail, et demande dans l'accord final des "déclinaisons pratiques, des actes" : mise en place d'instances de négociation sur le stress dans l'entreprise ou droit spécifique à la formation sur le stress.

La CFTC voudrait aussi intégrer dans l'accord les violences au travail et le harcèlement. Selon elle, le Medef n'y est a priori pas opposé, contrairement aux autres syndicats, qui souhaitent faire "deux textes".

FO pour sa part préconise la possibilité, pour le comité hygiène et sécurité (CHSCT) de l'entreprise, de recourir à une expertise afin d'analyser les risques psycho-sociaux au sein d'une entreprise. Elle réfute également la notion de stress positif, parfois utilisée par les employeurs, estimant qu'il ne peut "en aucun cas constituer une méthode de gestion".

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