jeudi 17 avril 2008

~ une petite info santé!!!~

L’actualité Santé du 17/04/ 08 10h27


Pratis News (L’UNIVERS 100% MEDECIN + AFT)


Merck accusé d'avoir minimisé le risque de décès avec le Vioxx. Une prestigieuse revue médicale américaine accuse mardi le laboratoire Merck d'avoir minimisé le risque de mortalité de l'anti-inflammatoire Vioxx en 2001 et d'avoir souvent utilisé des auteurs prête-noms rémunérés pour rédiger des articles sur ce médicament.

Une comparaison des données internes du laboratoire américain en 2001 avec les résultats de deux essais cliniques rendus publics en 2004 et 2005 révèle "que la présentation de Merck quant au risque de décès lié au Vioxx chez des malades souffrant d'Alzheimer pourrait avoir été minimisée à dessein", selon les auteurs de ces travaux publiés dans le Journal of the American Medical Association (JAMA).

Merck a démenti ces accusations et écrit dans un communiqué "être attaché à la plus grande intégrité scientifique et éthique". Le laboratoire estime "qu'un grand nombre de déclarations dans le JAMA relatifs au Vioxx sont fausses, trompeuses et hors contexte".

Merck avait volontairement retiré le Vioxx du marché mondial en septembre 2004 après qu'une étude menée par le laboratoire eut montré que l'anti-inflammatoire non-stéroïdien doublait le risque d'accidents cardiovasculaires graves ou mortels après 18 mois d'utilisation quotidienne.

Selon la FDA, l'agence américaine des médicaments, le Vioxx a été responsable de 88.000 à 139.000 attaques cardiaques dont 30 à 40% probablement fatales.

"Les laboratoires ont un intérêt commercial à présenter leurs produits sous le meilleur jour possible mais une telle approche est contraire aux principes scientifiques qui requièrent que les données sur l'efficacité et le risque du médicament soient parfaitement comparables", poursuivent les docteurs Bruce Psaty et Richard Kronmal de l'Université de Washington à Seattle (nord ouest), co-auteurs de l'étude.

"Sélectionner les résultats d'essais cliniques peut donner une image trompeuse du profil risque-efficacité des médicaments", ajoutent-ils.

Dans le document interne de 2001 de Merck, obtenu dans le cadre des procédures judiciaires auxquelles a été confronté le laboratoire avec le Vioxx, les deux essais cliniques indiquent un triplement du risque de décès avec ce médicament chez des malades souffrant d'Alzheimer.

L'analyse des résultats des essais cliniques sur 3.000 personnes, ne mentionnait pas ces données, faisant ressortir un risque nettement moindre qui rendait le Vioxx acceptable par rapport à son efficacité, expliquent les médecins.

"Les analyses (internes) de la mortalité des deux essais cliniques n'ont jamais été transmises à la FDA ou rendues publiques au moment opportun", déplorent-ils.

C'est ainsi qu'en décembre 2001, quand la FDA s'était interrogée sur le risque en examinant les données fournies par Merck, cette firme n'avait pas fourni cette analyse de mortalité défavorable à un conseil de surveillance de la sécurité des médicaments de l'agence fédérale.

Une analyse à grande échelle publiée en 2004 dans la revue médicale britannique The Lancet concluait que le Vioxx aurait dû être retiré du marché des années auparavant alors que les risques cardiovasculaires de ce médicament étaient déjà connus.

Une autre étude également publiée mardi dans le JAMA, affirme que Merck utilisait souvent ses propres employés, des "nègres" et des prête-noms pour rédiger des études cliniques et articles sur le Vioxx.

Ces documents étaient parfois attribués comme principal auteur à un chercheur reconnu qui ne révélait pas toujours un financement reçu du laboratoire, affirment les auteurs, dont le Dr Joseph Ross, de la faculté de médecine Mount Sinai à New York qui ont analysé 250 documents, dont une partie obtenus dans le cadre du procès du Vioxx.

Le JAMA consacre aussi un long éditorial aux effets néfastes de "l'influence de l'industrie pharmaceutique sur l'intégrité de la science médicale" et propose des réformes.


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