jeudi 17 avril 2008

~ une petite info santé!!!~

L’actualité Santé du 17/04/ 08 9h56


Pratis News (L’UNIVERS 100% MEDECIN + AFT)


Un juge appelé à trancher sur la campagne de Leclerc sur les médicaments. Le tribunal de grande instance de Colmar a examiné mercredi la campagne de publicité controversée des centres Leclerc sur la vente des médicaments en grandes surfaces et se prononcera lundi sur la demande de retrait faite par des groupements et des syndicats de pharmaciens.

Cette publicité est contestée par les groupements de pharmaciens Univers Pharmacie (plus de 470 officines en France), dont le siège est à Colmar, et Directlabo SA (plus d'un millier d'adhérents). Deux syndicats de pharmaciens, l'USPO et l'UNPF, se sont associés à leur recours en référé qui exige le retrait de la campagne sous peine de 20.000 euros par jour de retard.

Michel-Edouard Leclerc, patron des centres éponymes, a lancé vendredi dernier une campagne publicitaire pour réclamer la vente dans ses supermarchés de médicaments non remboursables, affirmant qu'il pourrait vendre 25% moins cher que la moyenne si le gouvernement ouvrait ce marché à la grande distribution.

Sa campagne qui montre des médicaments en bijoux de luxe est "dénigrante, mensongère et trompeuse à l'égard des pharmaciens présentés comme des grippe-sous", a affirmé l'avocat des plaignants, Me Michaël Allouche.

Promettre une baisse de 25% des prix est "faux, archi-faux", a-t-il estimé. Et d'avancer que même la ministre de la Santé, et par ailleurs pharmacienne, Roselyne Bachelot, l'a qualifié de "publicité mensongère".

Me Allouche a également rappelé que le Bureau de vérification de la publicité (BVP) avait émis un avis défavorable, avant de s'aligner par la suite sur le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) qui avait estimé qu'il ne s'agissait pas d'une "publicité politique" et que "le spot ne portait pas atteinte à l'image" des pharmaciens et de l'industrie pharmaceutique.

La défense de Leclerc a opposé aux plaignants le "droit à la liberté d'expression".

Il s'agit "d'ouvrir un débat d'opinion" sur la remise en cause du monopole légal des officines sur la vente des médicaments non remboursés, a souligné la représentante du cabinet parisien de Me Gilbert Parleani. L'Allemagne, la Grande-Bretagne, l'Italie ou le Portugal ont déjà partiellement libéralisé la vente des médicaments.

Leclerc ne vendant actuellement pas de médicaments dans ses parapharmacies, il ne peut y avoir "concurrence déloyale", a-t-elle estimé.

"Leclerc veut faire du business", rétorque le président d'Univers Pharmacie, Daniel Buchinger qui relève que la campagne porte la signature des parapharmacies Leclerc.

Le site internet qui accompagne les annonces diffusées dans la presse et à la télévision pourrait placer Leclerc en difficulté, le tribunal ayant relevé mercredi que le groupe y faisait "de la publicité comparative", interdite en France, sur les prix de certains médicaments.

En outre, plusieurs représentants de la grande distribution, dont le président du directoire de Carrefour, José Luis Duran, viennent de plaider en faveur d'une libéralisation qui offrirait selon eux "des prix plus compétitifs".

Et les pharmaciens ont lancé des contre-campagnes, sous les slogans "N'avalons pas n'importe quoi" ou "Non Mr L., se soigner en France ne sera jamais un luxe".

Sur son blog internet, le patron des centres Leclerc se défend de toute "intention de partir en croisade contre les pharmaciens" et déplore que la question du prix des médicaments soit "un débat impossible" en France, où "notre économie est paralysée par les rentes et les chasses gardées".

Aucun commentaire: