vendredi 4 avril 2008

~ une petite info santé!!!~

L’actualité Santé du 04/04/ 08 16h28


Pratis News (L’UNIVERS 100% MEDECIN + AFT)


Côte d'Ivoire: les "survivants" d'un village de lépreux crient à l'abandon"Nous sommes livrés à nous-mêmes": les pensionnaires de Marchoux (près d'Abidjan), derniers "survivants" du premier village de lépreux en Côte d'Ivoire crient à l'abandon, oubliés selon eux, par leurs familles et les autorités publiques.

"Nous sommes les derniers survivants, livrés à nous-mêmes, les familles nous ayant abandonnés", explique Dosso, 69 ans, l'un des vingt lépreux vivant encore à "Gnankanassi"-Marchoux ("Dieu merci" en langue locale Ebrié).

"C'est tout récemment que j'ai reçu la visite de mes parents", raconte avec amertume cet homme qui a passé 38 ans dans ce site construit en 1950 au bout d'une route cahoteuse, en bord de lagune.

Le village tire son nom d'Emile Marchoux (1862-1943), un médecin-chercheur français, spécialiste de la lèpre, connu pour son combat en faveur d'un traitement plus humain des lépreux qui devait passer, selon lui, par l'aménagement de villages spéciaux où les malades pouvaient vivre selon leurs coutumes.

Il y a dix ans, le village abritait encore une centaine de malades, dont certains originaires du Mali, du Burkina, du Niger et du Bénin, se souvient un habitant qui attribue les nombreux décès à la "solitude, l'isolement et la pauvreté".

Les "survivants" de Marchoux sont certes guéris grâce au traitement à base d'antibiotiques qui, depuis 1981, permet de détruire le bacille responsable de la maladie. Mais ils gardent tous de graves séquelles avec des pieds et des mains blessés, voire amputés, ou le visage déformé.

Handicapés et dépourvus d'allocations, ces malades dépendent entièrement des quelque 500 habitants du village, quasiment tous des descendants d'ex-pensionnaires.

Electrifié et doté d'adduction d'eau potable, mais aussi d'une école et d'un dispensaire, Marchoux était à sa création un village modèle. Il est aujourd'hui victime d'une "paupérisation grandissante" en raison de l'absence d'activités commerciales, expliquent ses habitants.

"Avant, nos femmes vendaient le produit de notre pêche", une activité maintenant sinistrée avec la raréfaction des poissons dans la lagune, explique Ernest, 55 ans, les yeux cachés par de larges lunettes noires, admis dans le village en 1967.

Refusant le rôle de "mendiants toujours prêts à tendre la main", les "survivants" de Marchoux espèrent créer des projets agricoles, des "élevages de porcs ou de volailles", pour éviter la disparition du village.

"Nous sommes les derniers et notre rêve serait de laisser un village avec des hommes valides en activité pour perpétuer la mémoire des centaines de malades qui y ont séjourné", plaide Dosso.

Outre le village de Marchoux, la Côte d'Ivoire dispose de trois centres de traitement de malades de la lèpre, dont le plus important est l'Institut Raoul Follereau d'Adzopé (est).

En janvier, le ministre ivoirien de la Santé, Rémi Alla Kouadio, a indiqué que 1.156 nouveaux cas avaient été dépistés en 2007 en Côte d'Ivoire et que 1.367 malades recevaient un traitement.

"Depuis 2001, la lèpre n'est plus un problème de santé publique en Côte d'Ivoire où, sur 10.000 personnes, moins d'une personne est lépreuse", a-t-il souligné.

"Néanmoins, notre pays figure parmi les pays d'Afrique dont le dépistage annuel reste encore élevé", a déploré M. Alla, notant la "persistance de foyers ou de zones d'hyper-endémicité à l'Ouest et au Nord".

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