samedi 15 mars 2008

~ une petite info santé!!!~

L’actualité Santé du 15/03/08 9h38


Pratis News (L’UNIVERS 100% MEDECIN + AFT)


Les producteurs de sel perdent leur procès contre un chercheur de l'Inserm Les producteurs de sel, qui poursuivaient un chercheur de l'Inserm pour les avoir accusés de minimiser les risques de l'excès de sel sur la santé, ont perdu jeudi leur procès en diffamation devant le tribunal correctionnel de Paris.

Les propos incriminés par le Comité des salines de France (CSF), syndicat qui regroupe la majorité des producteurs français de sel, remontent à 2006.

Pierre Meneton, chercheur à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale, avait alors déclaré, dans une interview au mensuel TOC, que "le lobby des producteurs de sel et du secteur agroalimentaire était très puissant" et "désinformait les professionnels de la santé et les médias".

L'article, intitulé "Scandale alimentaire : sel, le vice caché", était accompagné d'une boîte de sel où figurait la mention "le sel tue", comparable à celle figurant sur les paquets de cigarettes.

Etaient également poursuivis le journaliste auteur de l'article, Pierre Cattan, et le directeur de la publication, Arnauld Champremier.

Avant même d'en venir au fond, la 17e chambre du TGI a annulé dans son jugement les poursuites contre M. Meneton, en raison d'une erreur de procédure.

Considérant que le propos incriminé, "appréciation critique portée par un scientifique", n'était "pas diffamatoire", elle a également relaxé MM. Champremier et Cattan.

Pour le tribunal, "il ne s'agit que de l'évocation d'une question d'ordre général sur l'utilisation excessive d'un produit naturel qui, quelle que soit sa pertinence, ne dépasse pas les limites autorisées de la liberté d'expression dans une société démocratique".

Par ailleurs, relèvent les juges, "le titre de l'article et la mention portée sur la boîte de sel (...) s'analysent comme la critique d'un produit", or "les appréciations, même excessives, touchant les produits, les services ou les prestations n'entrent pas dans les prévisions" des lois françaises sur la diffamation.

En outre, soulignent-ils, si le chercheur critique le sel, "le produit n'est pas dénigré en lui-même, la qualité du sel français n'étant, en particulier, pas remise en cause".

Lors de l'audience du 31 janvier, M. Meneton avait rappelé qu'en France, l'excès de sel était responsable de 100 décès par jour, imputables à des maladies cardio-vasculaires favorisées notamment par l'hypertension.

Devant le tribunal, il s'était dit "pas étonné" des poursuites du CSF, les producteurs de sel "ayant poursuivi l'équivalent américain de l'Inserm" en 2003 et des poursuites similaires ayant eu lieu en Grande-Bretagne en 2005. Dans les deux cas, avait-il rappelé, "ils ont perdu".

Selon l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments, la communauté scientifique admet généralement que 4 g de sel sont suffisants pour combler les besoins quotidiens d'un adulte. Or, les Français en consomment deux à trois fois plus.

Appelés à la barre en tant que témoins, l'ancien directeur général de la Santé Joël Ménard et le journaliste du Point Christophe Labbé avaient soutenu le chercheur, qui affirmait avoir lui-même "subi cette désinformation de plein fouet".

"Cela fait plus de 20 ans qu'un lobby du sel fait de la désinformation sur le lien entre l'excès de sel et les effets délétères sur la santé (...) alors que des dizaines de publications scientifiques disent le contraire", avait-il témoigné, accusant le lobby de produire "des chiffres minorés" notamment sur le sel caché, préincorporé dans les aliments.

"Des raccourcis" contre lesquels s'était élevé l'ancien délégué général du CSF, Bernard Moinier, sans toutefois pouvoir produire aucune étude à l'appui de ses thèses.

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