mercredi 4 juin 2008

~ une petite info santé!!!~

L’actualité Santé du 04 /06/ 08


Pratis News (L’UNIVERS 100% MEDECIN + AFT)


Projets européens: médecins et pharmaciens refusent une santé "marchandise".

Médecins et pharmaciens français se mobilisent contre des projets de la Commission européenne qui risquent, selon eux, de transformer en "marchandises" des services de santé "de proximité".

Moins d'un mois avant que la France assume la présidence tournante de l'Union européenne, l'Ordre des médecins et des principaux syndicats de praticiens, dans une prise de position commune inédite, ont demandé mardi au gouvernement de "protéger des appétits financiers" le secteur de la santé, menacé selon eux par un "diktat de la Commission".

Les médecins font notamment allusion aux demandes de Bruxelles visant à ouvrir davantage le capital des laboratoires d'analyses français à des non professionnels, dont la part est actuellement limitée à 25% du total. La Commission souhaiterait aussi modifier l'actionnariat des pharmacies, déclenchant des réactions de défense des pharmaciens dans les médias.

La France, qui compte quelque 23.000 pharmacies implantées un peu partout sur son territoire, interdit jusqu'à présent qu'un même titulaire puisse posséder plus d'une officine et exige que le propriétaire soit un pharmacien, deux conditions qui empêchent les groupes de distribution de pénétrer sur le marché de la distribution de médicaments.

Selon le président du principal syndicat de médecins libéraux, la CSMF, Michel Chassang, les projets de la Commission ne sont qu'un début : "On va commencer par les labos et les pharmacies, puis aller vers les centres de radiologie ou les centres de réadaptation et, progressivement, vers les cabinets médicaux de groupe".

"C'est ce qui s'est fait dans tous les services et, aujourd'hui, il ne reste plus aucun service dans les campagnes, pas même la Poste. Tout ceci va complètement à l'encontre de l'aménagement du territoire et de la volonté du gouvernement de maintenir des services de santé de proximité", a-t-il déclaré.

L'Ordre et les syndicats de médecins demandent "au gouvernement et au Parlement de maintenir la réglementation qui, jusqu'à présent, a garanti la qualité des soins et l'indépendance professionnelle".

"La santé ne doit pas devenir une marchandise livrée aux spéculations financières avec des processus de concentration et une recherche de rentabilité immédiate", mettent-ils en garde.

Selon l'Ordre, le gouvernement en est "parfaitement conscient, compte tenu des expériences dans l'hospitalisation privée, des risques de financiarisation".

La part croissante des fonds de pension, tel Blackstone, dans le capital des cliniques françaises avait notamment été soulignée en avril dans un rapport remis au gouvernement par l'ancien ministre du Travail Gérard Larcher.

M. Larcher avait souhaité que "les règles éthiques et déontologiques soient bien observées, que ce ne soit pas simplement la rentabilité financière" qui prédomine.

Pour M. Chassang, c'est parfois déjà le cas: "certaines cliniques exigent, par exemple, qu'on pose une prothèse de hanche meilleur marché, même si ce matériel n'est pas le meilleur".

Chez les pharmaciens, Ordre et syndicats sont également unis contre ce type de risque, alors qu'Alliance Boots, racheté en 2007 par le fonds d'investissement américain KKR, aurait selon eux fait connaître en début d'année son souhait de pouvoir acheter 1.200 pharmacies en France.

Le ministère de la Santé n'a pas fait de déclarations.

En avril, il avait indiqué avoir demandé à la Commission un délai supplémentaire pour "finaliser avec les professionnels la réforme déjà en cours", en affirmant qu'elle ne concernait "que les laboratoires".

Aucun commentaire: