jeudi 4 octobre 2007

~ une petite info santé!!!~

L’actualité Santé du 04/10/07 18h05


Pratis News (L’UNIVERS 100% MEDECIN + AFT)


La patrie de Pasteur doute des bienfaits des vaccins.

La politique vaccinale de la France "montre aujourd'hui ses limites", avec un taux de vaccination des adultes insuffisant et "des réticences croissantes" des médecins et de l'opinion publique à l'égard des vaccins, indique un rapport parlementaire présenté jeudi.

"N'est-il pas paradoxal que les Français réclament des vaccins efficaces contre des maladies émergentes (grippe aviaire, chikungunya) tout en manifestant volontiers indifférence, suspicion, voire réelle hostilité à l'égard des vaccins existants?", s'interroge le sénateur Paul Blanc.

La couverture vaccinale "est globalement satisfaisante", mais très variable selon l'âge et les vaccins considérés, souligne le rapport de l'Office parlementaire d'évaluation des politiques de santé (Opeps). Convenable pour les jeunes enfants, "elle se dégrade chez les adolescents et les adultes", faute d'effectuer les rappels nécessaires.

Le taux de vaccination contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche et la poliomyélite dépasse 95% chez les enfants de moins de 2 ans. Mais pour la rougeole (vaccin ROR), la France n'atteint pas ce niveau, alors qu'il permettrait l'éradication de la maladie. Seulement 86,3% des enfants de 2 ans étaient vaccinés en 2003 (Assurance maladie).

L'Opeps pointe aussi le rejet, "propre à la France", du vaccin contre l'hépatite B, "en raison des soupçons, non confirmés à ce jour, de déclencheur de la sclérose en plaques qui pèsent sur lui". Il est "urgent d'engager une campagne de promotion", estime l'Opeps, face à la diminution du taux de vaccination et la multiplication des cas d'hépatite B (qui entraîne des cirrhoses ou des cancers du foie).

Plus généralement, l'Opeps suggère la création d'un portail Internet d'information. Pour redonner confiance dans la vaccination, "les informations proposées doivent être complètes, intelligibles et transparentes" et répondre aux interrogations sur les effets secondaires et les risques encourus en cas de non-vaccination.

Il souligne la situation atypique en Europe de la France, où la politique vaccinale repose sur un système de recommandation. L'obligation vaccinale (pour la population générale) ne porte que sur le vaccin DT-polio.

Au passage, le rapport s'interroge sur le bien-fondé de la levée de l'obligation vaccinale pour le BCG, et se prononce en faveur d'"obligations ciblées" en fonction des catégories de population et des territoires.

Il recommande que le suivi des vaccinations de ses patients soit officiellement confié au médecin traitant. L'absence de couverture vaccinale des adultes résulte en effet souvent du simple fait qu'ils ne savent pas où ils en sont des rappels.

Quant aux professionnels de santé, ils doutent eux-mêmes "de plus en plus souvent de l'opportunité de certains vaccins". Une réticence qui a des répercussions sur la vaccination de leurs patients, mais aussi sur la leur, alors qu'ils sont des facteurs de transmission des maladies.

Près de 70% des généralistes sont ainsi vaccinés chaque année contre la grippe, mais seulement 30% des infirmiers libéraux, ce qui est insuffisant pour éviter la transmission du virus entre soignants et malades. La situation "est particulièrement préoccupante à l'hôpital", avec seulement un tiers des personnels vaccinés.

A plus long terme, souligne l'Opeps, la politique vaccinale doit permettre de répondre aux besoins de recherche et de production de vaccins, et de jouer un rôle moteur dans l'aide aux pays les plus pauvres.

Aucun commentaire: