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Alzheimer : fédérer les talents pour relancer une recherche "oubliée".
Relancer la recherche sur la maladie d'Alzheimer "grande oubliée des plans précédents" sera un des principaux axes du plan national en préparation contre cette maladie incurable, selon le président Nicolas Sarkozy.
Il a préconisé vendredi de fédérer les talents grâce à une "structure nationale" dans une approche multidisciplinaire, incluant l'épidémiologie, "sachant faire appel aux sciences sociales" et associant les industriels de santé.
Ce "pourrait être un département d'un grand organisme de recherche médicale", mais il ne s'agit pas "de créer une agence de plus", a-t-il ajouté vendredi en présentant les premières orientations formulées par la commission Alzheimer qu'il avait installée le 3 septembre.
"On est le 3e pays au monde pour la recherche sur les maladies neurologiques, mais on patine sur l'Alzheimer. Il y a une absence de pilotage, un éclatement des centres de recherches..", résume Philippe Juvin, secrétaire national de l'UMP et membre de la commission Alzheimer, dans Le Parisien.
"Les orientations que nous avions proposées ont été apparemment retenues, après il va falloir chiffrer en pratique les moyens qui sont liés à ces orientations", a déclaré à l'AFP le neurologue Bruno Dubois (hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris) qui participe aux travaux de la commission.
"Il y a eu une reconnaissance de l'importance de la recherche, le constat qu'elle était jusque là la grande oubliée - avant c'était difficile d'obtenir des financements sur une thématique Alzheimer", ajoute "satisfait" le Pr Dubois, qui préside le comité scientifique de l'association France-Alzheimer.
Principale cause de dépendance lourde des personnes âgées, la maladie d'Alzheimer frappe environ 600.000 personnes en France (860.000 si l'on compte aussi les syndromes apparentés).
Le nombre de malades pourrait grimper à 1,3 million en 2020 et 2,1 millions en 2040, soulignait un rapport parlementaire de 2005, qui déplorait un "désengagement" des pouvoirs publics dans la recherche sur la maladie d'Alzheimer.
Le Pr Joël Ménard, président de la commission Alzheimer, relève la nécessité, pour la recherche, d'aboutir à "une collaboration entre fonds privés, fonds publics et fonds associatifs" avec l'espoir que des "traitements viendront dans des intervalles de 3, 5 ans, 10 ans".
L'un des premiers objectifs sera de diagnostiquer précocément cette maladie qui commence à bas bruit, avant que les symptômes visibles n'apparaissent une vingtaine d'années plus tard. Avec l'espoir d'en freiner l'évolution grâce à des médicaments ou des stimulations cérébrales (musicothérapie...) destinés à retarder perte de mémoire et déclin des facultés intellectuelles.
Il s'agit notamment d'identifier des "biomarqueurs" facilitant le diagnostic précoce de la maladie, via l'imagerie ou une prise de sang, selon le Dr Philippe Hantraye (Service hospitalier Frédéric Joliot du CEA à Orsay).
Pour relancer la recherche, l'accent pourrait être mis sur la formation de jeunes chercheurs. Il s'agirait aussi, précise-t-il, de recenser les équipes travaillant déjà en France sur la maladie d'Alzheimer, et de les fédérer dans une chaîne allant de la recherche fondamentale aux applications industrielles.
Plusieurs idées sont à l'étude pour la "structure nationale" annoncée vendredi : fondation, réseau thématique de recherche et de soins (RTRS)...
"Les pouvoirs publics vont flécher des moyens pour la maladie d'Alzheimer, mais l'organisation de la gestion des fonds n'est pas encore réglée", reconnaît le Pr Dubois.
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