vendredi 21 septembre 2007

~ une petite info santé!!!~

L’actualité Santé du 21/09/07 08H40


Pratis News (L’UNIVERS 100% MEDECIN + AFT)


Maintenir les "gestes quotidiens", priorité pour les malades d'Alzheimer Plier du linge ou cueillir des fraises : dans six maisons de retraite spécialisées de Bretagne, les personnes âgées atteintes par la maladie d'Alzheimer sont encouragées à continuer à effectuer des tâches simples pour tenter de ralentir la pathologie.

Dans la résidence Kerélys de Betton, près de Rennes, "les 28 résidents sont à un stade de dépendance trop élevé pour qu'on organise des ateliers mémoires", explique Odile Kerdelant, l'une de ses responsables. "Nous cherchons donc à maintenir les acquis, en leur laissant plier du linge ou en organisant des sorties".

Disséminées en Bretagne, les six maisons Kerélys, gérées par Argo, une association à but non lucratif fondée à l'initiative des HLM, défendent une logique "d'accompagnement" plutôt que de "soins".

Leur organisation est conçue pour permettre aux pensionnaires désorientés de retrouver leur chambre de 22 m2 : photo sur la porte, couloir circulaire autour d'un patio et digicode à la sortie de cette résidence de deux étages.

Installés dans leurs propres meubles, les pensionnaires doivent débourser 1.700 euros par mois (aides déduites) contre 1.000 à 2.700 dans d'autres structures, ce qui représente "un très bon rapport qualité-prix" selon l'association France Alzheimer Morbihan.

"Nous sommes très, très bien ici. L'autre jour on est allé cueillir des fraises, j'en ai chipé quelques-unes", témoigne Micheline, 89 ans, en attendant le départ pour le marché.

"Ce qui me plaît, c'est qu'on peut toucher à tout", confie Jeannine, 86 ans, dans l'une des deux salles communes lumineuses et confortables, tandis que Paulette parcourt le couloir à grands pas pour apaiser ses angoisses. Plusieurs résidents ne peuvent toutefois plus se déplacer ni parler.

"Ici on ne va pas s'alarmer parce qu'un objet a disparu d'une chambre pour réapparaître dans une autre ou parce qu'un placard a été vidé", explique Carole Sauvée, la directrice de l'établissement.

"Si une personne déclare vouloir aller chercher ses enfants à l'école, on commence par aller dans son sens. On l'emmène se promener dans le couloir. On lui fait parler de ses souvenirs avec ses enfants. C'est ainsi qu'on évite les mises en échec et l'agressivité", poursuit-elle.

Cette démarche nécessite de disposer d'effectifs importants : les établissements Kerélys fonctionnent avec un ratio de 0,7 encadrant pour un pensionnaire.

"Là où je travaillais avant avec 2 aides soignants pour 40 pensionnaires, nous avions 12 minutes par chambre, le matin. N'ayant pas le temps d'effectuer les tâches avec le pensionnaire, nous faisions tout nous même", témoigne Céline Raux, une aide-soignante.

Les listes d'attente pour les six résidences Kerélys sont longues, illustrant le manque criant d'infrastructures de ce type en France. Huit résidences sont en projet, approuvées par les autorités sanitaires et sociales, mais en attente, faute de financement de l'Etat.

La France a beau avoir annoncé trois plans Alzheimer en six ans, "les crédits ne suivent pas", déplore Pascale Maestracci, directrice d'Argo.

Au delà, France Alzheimer attend aussi du plan récemment annoncé par le président Sarkozy qu'il augmente les aides car "tout le monde ne peut pas payer 1.700 euros par mois".

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