samedi 20 septembre 2008

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L’actualité Santé du 20/09/ 08


Pratis News (L’UNIVERS 100% MEDECIN + AFT)


Droit à l'avortement, une "conquête inachevée" en Europe, selon le Planning.


L'accès à un avortement sûr et légal est une "conquête inachevée", menacé même dans certains pays européens, selon le Mouvement français pour le Planning familial, à l'initiative d'un colloque européen qui se tient à Paris vendredi et samedi.

"L'accès à l'avortement fait toujours débat dans les pays européens, on l'a vu à l'occasion de l'arrivée de certains nouveaux Etats membres", affirme Françoise Laurant, présidente du Planning familial, évoquant la Pologne ou l'Irlande, "mais aussi dans les pays où des tentatives de retour en arrière se manifestent régulièrement".

Cette réunion parisienne a permis de dresser un état des lieux des législations européennes, très diverses, puisque, rappelle le Planning, les politiques de santé (contraception, IVG, éducation à la sexualité) ne relèvent pas des compétences de l'Union européenne, restant du ressort des états membres.

L'entrée de nouveaux pays "s'est faite pour certains sous condition d'exclure le droit à l'avortement des débats d'adhésion, figeant une situation défavorable ou entérinant un recul du droit des femmes", rappelle le Planning.

Une majorité de pays ont cependant des lois qui, même restrictives, permettent aux femmes d'obtenir une interruption de grossesse.

L'avortement est complètement illégal dans deux pays seulement, l'Irlande et Malte. En Irlande, il n'est autorisé que si la vie de la femme est en danger.

L'IVG sur demande ou pour raisons sociales (due à un contexte économique, social ou familial défavorable) n'est pas autorisée dans trois pays (Chypre, Espagne, Pologne).

Six pays (Italie, Finlande, Luxembourg, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède) autorise l'avortement pour des raisons sociales, sans que la loi ne prévoit explicitement l'IVG à la demande de la femme. L'application de la loi est donc assez libre et, souligne le Planning, en Italie, "les pressions de la hiérarchie catholique peuvent expliquer le nombre important de professionnels invoquant la clause de conscience dans le secteur public pour ne pas pratiquer d'IVG".

Tous les autres pays reconnaissent le droit à l'avortement à la demande des femmes, avec des délais qui varient (autour de 12 semaines et jusqu'à 18 pour la Suède), et une prise en charge financière très variable.

Mais ce droit est "fragile" là où les lobbies religieux sont actifs, comme en Lituanie et en Slovaquie.

Et les législations ne suffisent pas à décrire la situation du droit à l'avortement, affirme Françoise Laurant.

Ainsi, de fait, en Grande-Bretagne ou aux Pays-Bas, "les femmes décident elles-mêmes et la pratique est très libre", alors qu'en France, "rendez-vous donnés tardivement, refus d'IVG par certains établissements, manque de moyens accordés aux IVG, peuvent rendre l'avortement impossible dans les délais légaux".

En Espagne, le "risque psychologique" pour la santé de la mère est évoqué dans la grande majorité des avortements, ce qui donne parfois lieu à des IVG très tardifs, à six, sept, voire huit mois de grossesse.

Alors que le gouvernement espagnol a annoncé une nouvelle loi pour 2009, les milieux catholiques souhaiteraient un tour de vis restrictif et les associations féministes l'avortement libre, gratuit et anonyme dans un délai de grossesse limité.

"Les anti-avortement sont organisés, ils forment un lobby important, le camp des droits des femmes n'a pas d'équivalent", explique Françoise Lavant, qui espère que le colloque parisien, qui a reçu le parrainage de la présidence française de l'UE, "enclenche un processus".

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