mercredi 17 septembre 2008

~ Infos santé, ~



L’actualité Santé du 17/09/ 08


Pratis News (L’UNIVERS 100% MEDECIN + AFT)


L'Agence américaine des médicaments rouvre le débat sur la nocivité du Bisphéno l.


L'agence américaine des médicaments (FDA) a entendu mardi, sans changer d'avis, des experts sur les risques pour la santé du Bisphénol A (BPA) utilisé pour fabriquer biberons, bouteilles en plastique et autres emballages alimentaires, qu'une nouvelle étude lie à des maladies cardiovasculaires et au diabète.

Ces experts indépendants devaient émettre un second avis sur les conclusions d'un rapport préliminaire de la FDA (Food and Drug Administration) rendu public en août et dans lequel l'agence conclut que cet agent chimique est sans danger.

La FDA a maintenu mardi cette conclusion à l'issue de plusieurs heures d'exposés.

"Il existe une marge de sécurité suffisante avec les niveaux actuels de BPA pour protéger les consommateurs, y compris les nouveau-nés et les enfants", a affirmé Laura Tarantino, une responsable de la FDA. Plus de 90% des Américains ont des traces de BPA dans leur organisme.

Elle a ainsi dit en conclusion que l'agence "ne recommandait pas de changement pour le moment".

Les autorités européennes avaient abouti à la même conclusion en juillet.

Laura Tarantino a toutefois indiqué qu'il est possible de limiter les quantités de BPA absorbées en évitant de chauffer les conteneurs où se trouvent les aliments, la chaleur contribuant à libérer cette substance.

La décision de la FDA suscite depuis août de nombreuses critiques dans la communauté scientifique et les groupes de protection des consommateurs.

Ces derniers accusent l'agence d'ignorer les résultats d'études sur des animaux montrant que le BPA à faibles doses peut provoquer chez les très jeunes des changements dans le cerveau, la prostate, les glandes mammaires et modifier l'âge de la puberté des femelles.

Des toxicologues des Instituts nationaux américains de la santé (NIH) sont allés dans ce sens, exprimant dans un rapport publié début septembre leurs "inquiétudes" quant aux effets des doses actuelles de BPA dans de nombreux emballages alimentaires, bouteilles en plastique et amalgames dentaires.

Ces experts, s'appuyant sur les études animales, citent les effets potentiellement néfastes sur le développement de la prostate et du cerveau des foetus et des nouveau-nés.

Le BPA perturberait l'oestrogène, hormone jouant un rôle clé dans le développement du corps.

Ces préoccupations ont été confortées par une étude publiée mardi dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) établissant pour la première fois un lien entre des niveaux urinaires élevés de BPA et un accroissement de 39% en moyenne du risque de maladies cardiovasculaires, de diabète et d'anomalies hépatiques chez les humains.

Cette recherche, sur 1.455 Américains âgés de 18 à 74 ans, est la plus étendue à ce jour sur les effets du BPA sur la santé humaine.

Les défenseurs des consommateurs ont exprimé l'espoir que la FDA tiendrait compte de ces études, soupçonnant l'agence de s'appuyer sur les informations des industriels.

"J'espère que la FDA va commencer à prendre en compte les nombreuses études faites par des scientifiques indépendants sur le Bisphénol A (...) et les comparer avec les recherches financées par les industriels sur lesquelles l'agence appuie ses décisions", a dit Elizabeth Hitcock, du Public Interest Research Group.

L'American Chemistry Council, qui représente les industries chimiques, a rejeté mardi les conclusions de l'étude du JAMA qualifiées de "prématurées".

Des démocrates au Sénat ont présenté un projet de loi au printemps pour interdire le BPA dans les produits destinés aux enfants, à l'instar de parlements d'Etats comme la Californie et le Maryland.

Le gouvernement canadien a annoncé en avril son intention d'interdire les biberons contenant du BPA.

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