dimanche 8 juin 2008

~ une petite info santé!!!~


L’actualité Santé du 08 /06/ 08


Pratis News (L’UNIVERS 100% MEDECIN + AFT)


Le congé de soutien familial, une "goutte d'eau" pour les aidants familiaux.

Le congé de soutien familial (CSF) dont peuvent bénéficier depuis 2007 les personnes qui s'occupent d'un proche dépendant n'est qu'une "goutte d'eau dans la mer" de leur épuisement, besoins et frustrations, selon l'association des aidants familiaux réunie pour la 1ere fois en congrès.

Ce congé, lancé lors de la Conférence de la Famille 2006 et mis en place en avril 2007, est d'une durée de trois mois, renouvelable dans la limite d'un an et permet à des salariés, justifiant d'au moins deux ans d'ancienneté dans une entreprise, de s'occuper d'un malade d'Alzheimer, d'un accidenté ou d'une personne âgée dépendante.

Il n'est ni indemnisé ni rémunéré, mais ouvre des droits à la retraite et maintient la couverture maladie. Le bénéficiaire d'un CSF peut être salarié par la personne aidée lorsque celle-ci perçoit l'allocation personnalisée d'autonomie (APA) ou la prestation de compensation du handicap (PCH).

En 2007, le CSF a été "très peu" utilisé, d'après la Caisse nationale d'allocations familiales (Cnaf). Et pour la présidente de l'association des aidants familiaux, Huguette Branche, "ce qui est prévu actuellement pour les aidants, comme le congé de soutien familial, est une goutte d'eau dans la mer".

"Leur statut n'est toujours pas reconnu, ils n'ont pas de salaire", a-t-elle regretté alors que la rémunération du CSF était une des promesse de campagne de Nicolas Sarkozy.

Selon elle, ils "contribuent à éviter des hospitalisations et des placements en établissement" qui "coûtent cher", dans un contexte de pénurie de personnels dans les métiers prennant en charge les personnes âgées et les handicapés.

Les aidants familiaux sont, pour moitié d'entre eux, le conjoint de la personne dépendante et pour un tiers leur enfant, d'après l'Unaf.

"Les espoirs qu'avait suscité le congé de soutien familial ont été déçus car personne ne rentre jamais dans la bonne case pour l'obtenir, cela manque de souplesse", a expliqué Caroline Laporthe, de l'association Aidants.

"C'est pourtant une bonne mesure, la première vraie mesure pour les aidants familiaux", a-t-elle précisé tout en soulignant qu'il fallait développer d'autres initiatives pour ces populations.

Pour Françoise Robichon qui a "gardé" son fils autiste de 26 ans pendant "sept ans d'affilée, 24 heures sur 24 et 365 jours par an" avant de lui trouver "enfin" une place en foyer d'accueil en mai, le congé de soutien familial "pourrait marcher pour les personnes âgées", mais il est "totalement inadapté" aux jeunes handicapés.

"Trois mois ou un an, ça ne sert à rien!", peste-t-elle, "parce que nos enfants, c'est pendant des années et des années qu'il faut qu'on s'en occupe".

En tant qu'aidante, Françoise reconnaît les difficultés à s'occuper seule de son enfant. "Au début, ça allait bien et puis, vers la fin, je n'en pouvais plus, j'étais extrêmement fatiguée, je me disais +c'est lui ou moi+, il me fallait du repos", dit-elle, l'air un peu coupable mais soulagé.

Aussi, qu'ils prennent ou pas un congé de soutien familial, "certains aidants familiaux pensent qu'ils n'ont pas besoin de répit alors que c'est tout le contraire", explique Michèle Guimelchain-Bonnet, psychologue du "café des aidants", un "lieu de partage d'expériences et de conseils entre aidants familiaux".

Selon elle, "le risque, c'est que l'isolement et l'épuisement physique et moral total qu'ils atteignent parfois, les pousse à avoir des comportements de maltraitance" avec leurs proches.

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