dimanche 15 juin 2008

~ une petite info santé!!!~



L’actualité Santé du 14 /06/ 08


Pratis News (L’UNIVERS 100% MEDECIN + AFT)


Plan cancer: de "réels progrès" mais un goût d'inachevé.

Le Plan cancer 2003-2007, un des grands chantiers de Jacques Chirac, a "incontestablement produit des effets positifs" et de "réels progrès", mais il serait dommage de s'arrêter là, a résumé Philippe Séguin en rendant public jeudi un rapport de la Cour des Comptes.

Pour le Premier président de la Cour, il importe maintenant de savoir si l'effort entrepris va se poursuivre car "il serait vraiment dommageable de laisser ce plan en route".

A côté des progrès accomplis dans la prévention du tabagisme et le dépistage, en particulier du cancer du sein, le rapport pointe les "carences préoccupantes" concernant les cancers professionnels et "l'inefficacité du plan" face à l'alcool.

"Les inégalités géographiques restent importantes", constate M. Séguin.

En 2006, le taux de dépistage organisé pour les femmes de 50 à 74 ans - par opposition au dépistage individuel - ne dépassait 60% qu'en Bretagne et Pays de La Loire alors que la Corse, l'Ile de France et la Lorraine n'atteignaient pas 40%.

Pour l'accès aux tests de prédisposition génétique aux cancers du sein dans des consultations spécialisées, Aquitaine, Midi-Pyrénées et Picardie accusent un "retard marqué".

Un tiers des 70 mesures du plan ont été réalisées intégralement ou largement, un tiers à un degré moyen ou variable, et un tiers peu ou pas du tout, résume le rapport. Il pointe l'absence de dispositif d'évaluation.

La Cour "rappelle pour la troisième fois en sept ans" la nécessité, en cancérologie, de suivre la réalisation des plans, d'en chiffrer le coût et d'en évaluer l'impact sanitaire au regard des objectifs.

Le cancer est devenu la première cause de mortalité, devant les maladies cardio-vasculaires. Il touche quelque 1,5 million de patients, avec 320.000 nouveaux cas par an.

Les dépenses de santé en matière de cancer sont d'environ 15 milliards d'euros par an. Le plan a globalement majoré d'environ 4% les financements antérieurs, estime le rapport. Sans que l'augmentation des taxes sur droits du tabac y participe comme initialement prévu.

Malgré "d'incontestables avancées", le plan "n'a que partiellement réduit les inégalités d'accès aux soins" et à des soins de "qualité".

"Il y a des établissements où l'on a plus de chances d'avoir une évolution favorable que dans d'autres", a relevé M.Séguin. "Il nous semble qu'il faut bien définir les critères en personnels, en formation, en matériel des établissements" et au besoin "arrêter l'activité en cancérologie là où il n'apparaît pas que les moyens les plus pointus existent", a-t-il dit.

Dans cette optique d'amélioration de la qualité des soins et des chances de survie, il regrette ainsi le retard apporté à la création d'une procédure d'agrément autorisant à pratiquer la cancérologie dans les établissements publics et privés.

En chimiothérapie, par exemple, un tiers des 705 établissements réalisant ces traitements en 2006 ne remplissait pas les critères d'agréments, faute d'en faire suffisamment.

Au chapitre social, le rapport relève l'écart entre le discours et la réalité: "Cinq des sept mesures ont été faiblement ou pas du tout mises en oeuvre", comme l'insertion professionnelle, le maintien ou le retour à l'emploi.

Parmi d'autres perles, la Cour épingle "un dispendieux service téléphonique". Elle cite Cancer-Info-Service, dont "le coût de traitement de l'heure avait atteint le niveau extravagant de 812 euros en 2004".

Le plan 2003-2007 a pris le relais d'un premier plan 2000-2005 sans que ce dernier soit achevé, mais avec des moyens plus substantiels.

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