vendredi 7 septembre 2007

~ une petite info santé!!! ~

L’actualité Santé du 07/09/07 21H25


Pratis News (L’UNIVERS 100% MEDECIN + AFT)


Accident de radiothérapie d'Epinal: 300 nouveaux cas identifiés

Trois cents nouveaux cas de surirradiation ont été identifiés à l'hôpital d'Epinal, où avaient déjà été répertoriés plus de 400 patients surirradiés durant un traitement du cancer de la prostate entre 2001 et novembre 2006, ont indiqué vendredi les autorités sanitaires.

La ministre Roselyne Bachelot a demandé à ce que 300 patients ayant subi une surirradiation de 7% entre juillet 1999 et juillet 2000 à l'hôpital Jean Monnet d'Epinal "soient tous individuellement contactés et se voient proposer une consultation et un suivi médical", a indiqué le ministère de la Santé vendredi dans un communiqué.

Mais ce sont au total 4.500 personnes traitées à l'hôpital d'Epinal pour différents cancers qui ont reçu des surdoses, pour l'essentiel comprises entre 3,5 et 5%, depuis le dysfonctionnement de l'appareil en 1989, a indiqué le directeur de l'ARH-Lorraine, Jean-Yves Grall.

"L'affaire d'Epinal est plus grave que prévu", a reconnu vendredi la ministre de la Santé.

"J'ai constaté une erreur systématique de paramétrage d'un logiciel maison à partir de 1989", a expliqué lors d'une conférence de presse de l'Agence régionale de l'hospitalisation (ARH) de Lorraine à Nancy le radiophysicien Alain Noël, qui a servi d'expert dans cette affaire.

"On constate que cette erreur a pris fin en juillet 2000, sans rien qui permette d'expliquer ce qui a amené à en prendre conscience ou à la corriger", a poursuivi le radiophysicien.

Pour l'ensemble de ces nouveaux cas, cependant, "on est dans un niveau de doses très inférieur aux 24 patients très fortement sur-irradiés (dont cinq sont décédés, ndlr) et inférieur à la cohorte des 409 patients identifiés par la suite grâce au suivi", a estimé M. Grall.

Selon un bilan fourni en juillet par l'hôpital Jean Monnet d'Epinal, 409 patients ont été victimes d'une surirradiation de l'ordre de 8% entre 2000 et 2006 lors du traitement par radiothérapie de leur cancer de la prostate.

Vingt-quatre autres hommes, également traités pour un cancer de la prostate, avaient été victimes d'un surdosage bien plus fort, de l'ordre de 20%, entre mai 2004 et août 2005, parmi lesquels cinq sont décédés.

Ces premières surirradiations ont été provoquées par des défaillances à répétition dans l'utilisation du matériel de radiothérapie, selon un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas).

Les 4.500 surirradiés recensés vendredi relèvent d'un autre type d'erreur, qui n'a pas de lien avec la première affaire, selon Alain Noël.

L'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) a été chargé de piloter une évaluation des conséquences cliniques possibles pour ces patients.

Depuis l'affaire d'Epinal, le plus grave accident de radiothérapie recensé en France, des mesures ont été prises pour sécuriser la pratique de cette discipline, "indispensable pour la prise en charge de nombreux cancers", dont "la mise en place de la dosimétrie in vivo", qui permet de mesurer en temps réel la dose reçue par les patients, selon le ministère.

Le nombre de radiophysiciens doit être doublé en cinq ans et une "échelle de gravité des accidents" a été mise en place.

Deux juges du pôle santé publique de Paris ont été récemment désignés pour enquêter sur les accidents de radiothérapie de l'hôpital d'Epinal.

Cinquante-six plaintes avec constitution de parties civiles ont été déposées, et sept en plus vendredi, a-t-on indiqué de source judiciaire. Une association de victimes a également été récemment créée.


Accident d'Epinal: les victimes, inquiètes, veulent rencontrer Bachelot

Les victimes de l'accident de radiothérapie d'Epinal, inquiètes de leur sort, veulent rencontrer la ministre de la Santé Roselyne Bachelot, après la révélation vendredi de 4.500 cas plus ou moins graves de surirradiation.

Cette démarche s'inscrit dans une "recherche de la vérité", afin que la ministre "apporte quelques lumières" aux patients, explique Philippe Stabler, président de l'Association vosgienne des surirradiés de l'hôpital d'Epinal (AVSHE), qui regroupe 67 victimes.

"On n'a pas d'informations, on est dans le flou", peste-t-il. "On ne sait pas qui a fait quoi, pourquoi, pourquoi ça a duré si longtemps, et pour quelles raisons ça a été dissimulé", énumère M. Stabler, qui dénonce une "absence de volonté de réunir les victimes pour leur donner des explications".

Informé par courrier le 1er avril qu'il avait été soumis à une surdose de 8%, cet informaticien de 54 ans, traité en 2006 pour un cancer de la prostate, dit souffrir depuis lors d'une "double peine".

"Déjà, vous avez un cancer", explique-t-il, "mais en plus, vous avez des douleurs, vous allez aux toilettes huit fois par jour pour faire du sang, vous avez des diarrhées. Ce n'est vraiment pas facile".

Et de poursuivre: "Certains adhérents de l'association doivent prendre deux comprimés d'imodium avant d'aller chercher leur pain. D'autres n'osent même plus sortir de chez eux".

L'annonce vendredi de 4.500 cas au total, dont 300 plus sérieux, de surirradiation à l'hôpital d'Epinal, touchant tous les patients qui ont été traités par radiothérapie entre 1989 et 2000 dans cet établissement, à l'exception des cancers du sein, l'a dès lors "affolé".

"C'est encore loin d'être fini. Ils vont nous sortir encore d'autres malades", affirme Philippe Stabler.

Un pronostic partagé par Valérie Bell, dont la soeur, Michèle Genay, traitée en 2004 par radiothérapie pour un cancer du sein, est morte à 41 ans dans d'atroces souffrances, sans être reconnue comme une victime des surirradiations.

"Quand elle revenait des séances, elle pelait du dos. Fin 2005, elle ne pouvait plus se lever. A l'hôpital de Colmar, où elle a été emmenée, les médecins ont diagnostiqué un +écrasement des vertèbres probablement dû à la radiothérapie", se souvient-elle.

"Mais quand ma soeur est morte, on nous a dit que c'était des suites de son cancer", rappelle Mme Bell qui affirme se battre "pour que son dossier soit examiné", "pour qu'on nous dise ce qui s'est réellement passé".

"Mes clients sont furieux des mensonges qui n'ont cessé d'être diffusés pendant des mois", s'indigne Me Gérard Welzer, avocat de l'AVSHE, qui dit avoir reçu 150 victimes dans son étude, dont 70 ont jusqu'à présent déposé plainte. "Et chaque jour, des gens appellent", insiste-t-il.

Selon un bilan datant de juillet, 409 patients ont été victimes de forte surirradiation entre 2000 et 2006 lors du traitement par radiothérapie de leur cancer de la prostate à Epinal. Vingt-quatre autres hommes, traités pour la même maladie, avaient été victimes d'un surdosage bien plus fort, de l'ordre de 20%, entre mai 2004 et août 2005, parmi lesquels cinq sont décédés.

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