vendredi 5 septembre 2008

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L’actualité Santé du 05 /09/ 08


Pratis News (L’UNIVERS 100% MEDECIN + AFT)


Sanofi-Aventis se dote du premier laboratoire anti-contrefaçon d'Europe


Le groupe Sanofi-Aventis, numéro un européen de la pharmacie, vient de se doter à Tours d'un laboratoire central anti-contrefaçon (LCAC), le premier du genre en Europe, pour lutter contre "un fléau de santé publique qui prolifère rapidement".

"Trop longtemps nous avons sous-estimé le phénomène de contrefaçon du médicament qui, d'une production marginale, s'est aujourd'hui complètement industrialisé", a expliqué jeudi à la presse Jean-François Dehecq, président de Sanofi.

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), les médicaments contrefaits représenteraient 10% du marché pharmaceutique mondial, soit 45 milliards d'euros.

Le laboratoire inauguré officiellement jeudi est "le premier en Europe", aux frontières de laquelle plus de 4 milliards de boites de médicaments contrefaits ont été saisis en 2007, selon M. Dehecq.

"La contrefaçon a un impact négatif d'environ 2% à 3% sur notre chiffre d'affaires et c'est un fléau de santé publique qui prolifère très rapidement", a-t-il ajouté.

D'une superficie de 280 m2 pour un coût d'un million d'euros, le nouveau laboratoire emploie six chimistes dotés de technologies de pointe pour analyser les échantillons suspects qui lui seront fournis, mais aussi les emballages ou les notices de ces contrefaçons.

"Nous sommes au coeur d'un réseau industriel mondial de 80 sites, et nous recevons des échantillons du monde entier envoyés à nos sites par les médecins, pharmaciens, patients et douanes", précise Nathalie Tallet, responsable du LCAC.

Les résultats des analyses permettront de constituer une "carte d'identité" des contrefaçons et "de remonter les filières", qui sont majoritairement "installées en Chine et, juste derrière, en Inde", selon M. Dehecq.

"Ils permettront également de définir une méthodologie pour détecter rapidement les contrefaçons des centaines de médicaments produits par le groupe --300 rien qu'en France-- qui sera utilisée par tous nos laboratoires, dans n'importe quel pays", ajoute Mme Tallet.

Pour combattre "cette industrie organisée et lucrative, puisqu'elle n'a pas à payer la matière grise qui coûte le plus cher", Sanofi-Aventis va par ailleurs tester en Allemagne début 2009 des boîtes dotées d'un nouveau code baptisé "Data matrix", qui contiendra davantage d'informations et sera plus difficile à copier, selon M. Dehecq.

Sanofi-Aventis a déjà mis en place en 2005 un département "sécurité économique et patrimoniale" confié à l'ancien préfet et directeur central de la police judiciaire Jacques Franquet pour traquer notamment les contrefaçons.

Ce fléau "ne saurait cependant être combattu par un seul laboratoire pharmaceutique, ni par un seul Etat. Il doit être combattu dans le cadre d'une coopération internationale et il faut unifier l'arsenal judiciaire", a insisté M. Dehecq.

Après avoir rappelé la loi anti-contrefaçon votée en octobre qui prévoit des peines aggravées, Hervé Novelli, secrétaire d'Etat chargé du commerce, présent à cette inauguration, a précisé "qu'un plan d'action européen pour lutter contre la contrefaçon sera adopté lors du Conseil compétitivité à Bruxelles le 25 septembre".

Créé en 1967, le site Sanofi-Aventis de Tours est dédié à la fabrication et au conditionnement de médicaments sous formes solides orales, comprimés et gélules. Le site emploie 450 personnes et a produit plus de 60 millions de boîtes en 2007.

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