mardi 8 avril 2008

~ une petite info santé!!!~

L’actualité Santé du 08/04/ 08 18h28


Pratis News (L’UNIVERS 100% MEDECIN + AFT)


Troubles musculo-squelettiques: une campagne de sensibilisation qui "hurle". Sur l'épaule d'une caissière, une bouche hurle de douleur: c'est une des images choc de la campagne lancée mercredi par le gouvernement pour sensibiliser salariés et employeurs aux troubles musculo-squelettiques (TMS), premières causes de maladie professionnelle en France.

"Au travail, il y a des petites douleurs qui deviennent insupportables", ajoute le message de la campagne, qui doit durer trois ans, et démarre avec des spots télévisés et des publicités dans la presse écrite.

"C'est parlant, c'est dur, ça interpelle", reconnaît le ministre du Travail, Xavier Bertrand, qui a souligné mardi l'importance "d'en parler dès les signes avant-coureurs".

Les TMS, qui se traduisent le plus souvent par des tendinites à l'épaule et au coude, des douleurs aux poignets et des lombalgies, souvent en raison de gestes répétitifs au travail, ont "un coût humain, social et économique", a insisté le ministre en visitant l'entreprise de fabrication de clarinettes Buffet-Crampon à Mantes-la-Ville (Yvelines), en pointe dans la lutte contre ce mal.

Les troubles musculo-squelettiques représentent 70% des maladies professionnelles en France et sont la cause d'un arrêt maladie sur 4. Outre les gestes répétitifs, ils sont aussi favorisés par des cadences de production excessives, ou une mauvaise ergonomie du poste de travail (siège, clavier mal placés).

En 2006, 32.500 cas de TMS ont été indemnisés comme maladies professionnelles, selon l'assurance maladie.

Les TMS ont représenté 7 millions de journées de travail perdues en 2006, soit 710 millions d'euros de frais couverts par les cotisations des entreprises.

Chez Buffet-Crampon, où les salariés effectuent à la main un travail de précision sur chaque instrument de musique, les TMS représentent 3% de la masse salariale, selon son Pdg Antoine Beaussant.

La prise de conscience du problème a démarré en 2003, mais Chantal Maréchal, médecin du travail, a calculé qu'entre 2000 et 2004, 60% des salariés de cette entreprise se sont plaints de douleurs. Quatre ont fait l'objet d'une déclaration de maladie professionnelle, avec arrêts de travail, restrictions d'aptitude et même risques de licenciements pour inaptitude professionnelle.

C'est le cas de Sylvie Dupont, 33 ans, chargée depuis 8 ans de visser de petites pièces (clefs) sur les clarinettes, bras gauche en suspens et nuque baissée. "Je sentais moins mes doigts, j'avais de plus en plus mal, jusqu'à avoir mon bras complètement paralysé", raconte-t-elle.

Après l'aménagement de son poste (fauteuil ergonomique, accoudoir, tournevis électrique), la jeune femme a pu reprendre son poste, d'abord en mi-temps thérapeutique, puis à temps plein.

Elle a constaté "une nette amélioration", mais pour Bernard Baty (délégué CGT) "l'amélioration technique ne suffit pas, car les problèmes d'articulations sont aussi liés aux cadences soutenues", et "accentués par le bruit et le stress".

Au final, la direction a investit 700.000 euros ces dernières années afin d'améliorer l'ergonomie des postes et acquérir des outils ou des machines pour soulager les gestes répétitifs.

"Le plus important pour nous était de maintenir les gens dans l'emploi", a expliqué M. Beaussant.

L'entreprise s'est aussi engagée dans la prévention, avec la transformation de certaines procédures de travail, la création en interne de nouvelles machines, et le développement de la polycompétence pour éviter la monotonie de certaines tâches.

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