samedi 29 mars 2008

~ une petite info santé!!!~

L’actualité Santé du 29/03/ 08 08h30


Pratis News (L’UNIVERS 100% MEDECIN + AFT)


Vaccins et chauve-souris, les principales avancées contre Ebola et MarburgL'élaboration d'un vaccin d'ici cinq ans et la mise en évidence de la chauve-souris comme "réservoir naturel" de la fièvre hémorragique Ebola, deux avancées qui permettront de mieux la combattre, ont été au coeur cette semaine à Libreville du 4e congrès mondial sur ce virus.

La chauve-souris frugivore a été la "vedette" de la réunion sur les maladies Ebola et Marburg, la première du genre organisée en Afrique.

Quelques semaines après la publication des travaux de l'équipe dont il fait partie, Xavier Pourrut, du Centre international de recherches médicales de Franceville (CIRMF), a mis en évidence que ce rongeur était selon toute vraisemblance le "réservoir naturel" d'Ebola et Marburg.

Cela veut dire que la chauve-souris porte le virus sans y succomber, mais peut la transmettre au singe, à d'autres animaux, ou directement à l'homme.

Cette découverte va permettre de mieux protéger les populations qui vont désormais savoir que la chauve-souris est un vecteur.

"Mais sur le long terme, on va travailler sur ces chauves-souris pour comprendre comment elles se protègent, quel est le mécanisme immunitaire qui leur permet de survivre à l'infection", résume Pierre Formenty, expert des fièvres hémorragiques au sein de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et membre du comité scientifique du congrès. "Ca peut ouvrir demain de nouvelles avenues pour des vaccins et traitements".

Des vaccins contre Ebola et Marburg pourraient justement voir le jour d'ici "quatre, cinq ou six ans", selon Thomas Geisbert, chercheur américain spécialiste du domaine qui vient de quitter l'armée américains (USAMRIID) pour l'Université de Boston. Les chercheurs ont réussi à développer un "vaccin qui fonctionne sur des singes".

"Il ne s'agit pas d'aller vacciner une population entière, mais on constate que les épidémies d'Ebola s'amplifient à travers les hôpitaux. On pourrait donner le vaccin aux personnels soignants et faire beaucoup de bien simplement en arrêtant la maladie à ce moment-là", souligne le Dr Geisbert.

"Dans les prochaines épidémies, on pourrait vacciner en +post-exposition+. Un peu comme la rage. Le vaccin se développant avant que la maladie ne se développe", explique le Dr Formenty. "Avec un millier de doses, on pourrait arrêter l'épidémie dans l'oeuf", sans avoir à procéder à une vaccination de masse très coûteuse.

"On n'aura jamais un monde sans microbes. On ne va pas éradiquer Ebola et Marburg mais on va vivre avec et on a de solutions", estime le Dr Formenty. "Maintenant qu'on les connaît bien, ces maladies sont relativement faciles à contrôler si les gens sont correctement informés et si des mesures de prévention de base sont prises dans les hôpitaux (...) On pourra ainsi éviter des épidémies importantes en milieu urbain comme en Angola en 2005 (environ 200 morts)".

Quant à l'importance médiatique et financière prise par ces maladies, finalement marginales quant au nombre de morts (entre 600 et 2.500 selon les sources), ce scientifique assure que l'argent consacré à la recherche sur Marburg et Ebola n'est pas très important par rapport à d'autres maladies comme le paludisme ou le sida.

"Le paludisme, la tuberculose, le sida font beaucoup plus de morts. Le paludisme tue tous les jours un millier d'enfants", reconnaît-il. "Mais si on laisse se développer Ebola et Marburg, elles vont être de plus en plus fréquentes. Et se préparer à ce type de maladie permet de se préparer aux maladies émergentes à venir, qui seront peut-être plus graves. Souvenons que dans les années 1960, le sida n'était qu'une maladie émergeante".

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