lundi 25 février 2008

~ une petite info santé!!!~

L’actualité Santé du 25/02/08 17h40


Pratis News (L’UNIVERS 100% MEDECIN + AFT)


Les médecins généralistes inquiets de l'épuisement professionnel Les médecins généralistes, dont le gouvernement a promis de valoriser le rôle, expriment un malaise persistant face à des conditions de travail dégradées, qui conduit certains d'entre eux au "burn-out", l'épuisement professionnel.

Le récent suicide d'un généraliste du Pas-de-Calais, qui se reprochait un mauvais diagnostic sur un patient ensuite décédé, illustre tragiquement la pression à laquelle la profession est soumise.

"On note de plus en plus de cas de +burn-out+, et les taux de suicide sont deux fois plus élevés que dans le reste de la population", relève Thierry Le Brun, vice-président du syndicat MG-France.

Il constate aussi des "divorces plus fréquents" et, chez les femmes médecins, un taux de bébés prématurés "plus élevé que dans le reste de la population". Les raisons selon lui: "toujours plus de travail, mais sans aide des pouvoirs publics et sans reconnaissance".

Pour la socio-anthropologue Anne Vega, auteur d'une récente étude pour la Drees (ministère de la Santé), le "burn-out" chez les généralistes "est une réalité", mais marquée par "de profondes inégalités".

"Selon la +clientèle+ que l'on a, le lieu où l'on exerce, le capital dont on dispose pour s'installer, tout change", souligne-t-elle. Les cas d'épuisement professionnel touchent plutôt des médecins "ne triant pas leurs patients", exerçant dans des zones isolées ou des banlieues défavorisées.

Les rencontres organisées par le gouvernement dans le cadre des Etats généraux de l'organisation de la santé ont montré qu'on ne résoudra pas les problèmes de démographie médicale sans se pencher sur ces généralistes en difficulté.

En annonçant le financement de maisons de santé dans les zones sous-dotées en médecins, la ministre de la Santé Roselyne Bachelot a entendu l'aspiration des jeunes médecins à exercer en groupe pour préserver leur qualité de vie.

Elle a aussi promis de "renforcer une véritable filière de médecine générale", souvent perçue comme une "voie par défaut" pour les étudiants en médecine.

"Ceux qui choisissent d'être généralistes sont encore sifflés dans le grand amphi" à l'issue du concours où les futures médecins choisissent leur spécialité future, note Philippe Foucras, ancien généraliste, qui a dévissé sa plaque en 2005.

Son cas illustre une autre facette du blues de la profession.

"J'ai arrêté en 2005, après 10 ans à Roubaix où je m'étais installé par conviction, pour soigner des gens modestes", explique cet ancien adepte du dispositif de médecin référent, qui lui permettait de "prendre son temps" sans avoir à "multiplier les consultations pour avoir un revenu décent".

Adopté par 6.000 généralistes et un million de patients, ce système permettait une part de rémunération forfaitaire pour les médecins. Il a été supprimé en 2005, sous la pression de certains syndicats y voyant une atteinte au caractère libéral de la profession.

M. Foucras s'est reconverti dans la formation des médecins, dont les lacunes sont souvent relevées pour expliquer leurs difficultés.

Pour Anne Vega, les généralistes ne sont pas préparés aux réalités sociales qu'ils rencontrent, dans un contexte où la précarité se développe.

"La précarité sociale peut entraîner une fragilité psychologique à laquelle nous devons faire face", prévient Elisabeth Banide, généraliste, dans la revue médicale "Pratiques". Aujourd'hui, comme les travailleurs sociaux, les médecins sont devenus les "brancardiers de la République", souligne son dernier numéro.

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